JAYM  plasticien
Graphiste /Photographe /Vidéaste

Le shooting débute au cœur de l’escalier magistral de la Maison Pierre Montgroux, un lieu chargé d’histoire à Cébazat qui offre un cadre graphique idéal pour l’œil de l'artiste plasticien JAYM. Sous l’objectif, Daphné et Sandrina s'approprient cet espace vertical avec une aisance naturelle, jouant sur les perspectives et les niveaux pour créer des compositions dynamiques. En bas, Daphné ancre la scène par sa présence magnétique, tandis qu'au-dessus d’elle, Sandrina surplombe l’image, créant un dialogue visuel entre les deux amies brunes. La lumière descendante souligne les lignes des marches et la texture des murs, enveloppant le duo dans une atmosphère à la fois feutrée et solennelle. Ce décor architectural ne sert pas uniquement de fond, il devient un acteur à part entière de la séance, forçant les corps à s'adapter, à s'étirer et à se répondre. L'étroitesse de l'escalier renforce l'intimité du moment, capturant la complicité brute de ces deux femmes. Chaque cliché pris dans ces marches raconte une ascension, une exploration des formes où le vêtement et le décor fusionnent sous le regard aiguisé du photographe. Il utilise ici chaque angle mort et chaque rampe pour structurer ses portraits, faisant de ce passage un théâtre d'ombres et de lumières. C'est ici que la séance prend toute son ampleur, transformant un simple lieu de passage en un espace de création pure.

Au fil des pièces de la demeure de Cébazat, la séance photo prend une dimension émotionnelle particulière, nourrie par une amitié de longue date. Sandrina, à droite de l'image ou surplombant Daphné selon les poses, n'est pas une simple modèle pour l'artiste : elle est une ancienne camarade du collège Gérard Philipe à Clermont-Ferrand, de Jonathan alias Jaym. Ces retrouvailles devant l’objectif apportent une confiance et une authenticité qui transpercent l'image, rendant les poses moins figées et plus vivantes. L'élément le plus frappant de cette connexion est sans doute le regard de Sandrina ; ses magnifiques yeux bleus, d'une clarté presque irréelle, contrastent puissamment avec sa chevelure brune et les tonalités sombres de certaines pièces. En tant qu'artiste plasticien, l'artiste sait exactement comment capturer cette étincelle pour en faire le point focal de ses compositions. Daphné, à gauche, complète parfaitement cette dynamique par son assurance, offrant une réplique visuelle forte à la douceur intense de Sandrina. Cette proximité historique entre le photographe et son sujet permet d'oser des angles audacieux et des expressions sincères, loin des sourires forcés du commerce. Dans chaque pièce traversée, du salon aux recoins plus secrets de la maison, on sent cette aisance mutuelle qui permet d'extraire l'essence même de leur personnalité. Le shooting devient ainsi une célébration du temps qui passe et des liens qui se renouent à travers l'art.

Le travail de JAYM se distingue par une approche plastique où le contraste des couleurs et des formes est roi. En choisissant de mettre en scène deux amies brunes, le photographe mise sur une unité chromatique forte qui met en valeur les traits du visage et les expressions. Daphné et Sandrina se prêtent à ce jeu avec une complémentarité évidente, alternant entre le noir et blanc profond et des couleurs saturées qui rappellent l'univers des arts plastiques. Que ce soit sur le tapis rouge vif ou contre les murs clairs de la bâtisse, le duo fonctionne comme un miroir, une dualité où l'une soutient l'autre. Le cadrage en plongée, souvent utilisé, écrase les perspectives pour mieux souligner la force des regards et la géométrie des visages. Cette technique renforce l'aspect graphique de la séance, transformant les modèles en véritables sculptures vivantes intégrées au patrimoine de Cébazat. L'artiste utilise la lumière naturelle des fenêtres pour sculpter les volumes, jouant avec les reflets dans les cheveux sombres des deux jeunes femmes. Finalement, ce shooting n'est pas qu'une simple série de portraits ; c'est une œuvre globale où le lieu, l'histoire personnelle et la vision plastique se rencontrent. Les photos témoignent d'une amitié solide et d'une vision artistique qui dépasse le cadre du simple shooting pour toucher à l'intemporel.