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Ce projet photographique orchestré par JAYM, artiste au regard aiguisé pour l'insolite, met en scène Céline, modèle à la beauté saisissante, dans un décor qui raconte une histoire de déchéance et d’oubli : l'ancienne caserne des CRS 48 à Aubières, dans le Puy-de-Dôme (63). Ces quatre paragraphes explorent en détail la dynamique de cette collaboration unique.
La séance photo, dirigée par JAYM, a transcendé la simple prise de vues pour devenir une véritable mise en scène du contraste. L'atmosphère, loin du silence aseptisé d'un studio, était empreinte du murmure du vent s'engouffrant par les brèches et du craquement des pas sur les gravats, conférant à chaque cliché une dimension sonore et tactile. L'artiste, avec son approche atypique, a cherché non seulement à capturer la splendeur de Céline, mais aussi à intégrer organiquement le modèle à la décomposition architecturale. Le processus créatif a exigé une symbiose parfaite entre lui, la muse et le lieu. Les jeux de lumière naturelle, filtrée par les ouvertures béantes et les portes vitrées, ont été exploités pour sculpter l'ombre et la forme sur le corps de Céline, accentuant sa silhouette par l'obscurité ambiante. L'un des moments phares, visible sur les images, est la pose à l'entrée, où le modèle se tient, dos tourné vers l'objectif, encadrée par le chambranle rougeoyant et le monde extérieur et lumineux. Cette composition n'est pas fortuite : elle symbolise la transition, la confrontation entre la vie, incarnée par la force et l'attrait de Céline, et la mort symbolique du lieu. La patience et l'engagement du modèle ont été cruciaux, car le travail dans un environnement Urbex est semé d'embûches, requérant une concentration et une adaptabilité de chaque instant pour s'harmoniser avec la rudesse du décor. Le regard du photographe, attentif à la patine du temps autant qu'à l'expression de son modèle, a permis d'extraire de ce face-à-face entre le glamour et la désolation une série de clichés d'une intensité rare et poignante.
Céline, la modèle choisie pour ce projet, est l'antithèse absolue de la décrépitude environnante. Sa chevelure brune et abondante contraste avec la poussière grise des murs, et sa silhouette, d’une féminité attirante et assumée, apporte une dimension de vie et d'érotisme subtil à cet espace mort. Elle incarne un glamour assumé, loin des standards classiques, qui fonctionne comme un défi lancé à la ruine. Sa beauté sensuelle ne cherche pas à effacer l'histoire du lieu ; au contraire, elle la souligne par l'effet de juxtaposition, agissant comme un révélateur des textures brutes. Ses choix vestimentaires, un débardeur noir soulignant ses courbes et un pantalon clair, opèrent une ligne de rupture nette entre la froideur du béton et la chaleur de son corps. Le rôle du modèle ne se limite pas à la pose : il est dans l'attitude, dans la manière de se mouvoir ou de s'immobiliser au milieu des vestiges. Céline parvient à tenir tête à l'immensité vide de l'ancienne caserne, transformant l'austérité de l'architecture en un piédestal éphémère. Chaque ligne de son corps, chaque mouvement de son bassin et de ses épaules, est capturé pour créer une narration visuelle complexe où l'attirance physique est mise au service d'une réflexion sur l'éphémère et la permanence. Elle est la présence humaine, le point d'ancrage émotionnel dans un environnement où l'humanité a depuis longtemps déserté.
Le choix de l'ancienne caserne des CRS 48, confère au shooting une profondeur historique et géographique essentielle. Loin d'être un décor anonyme, ce lieu est chargé de la mémoire d'une fonction d'ordre et d'autorité. Les vastes salles, autrefois réfectoires, dortoirs ou bureaux, résonnaient de l'activité militaire ou policière, un passé dont il ne subsiste lors de cette session que des traces : peintures écaillées, câbles pendant, carreaux cassés. C'est précisément cette histoire, cette désaffectation radicale, qui intéresse l'artiste JAYM. L'architecture est typique des bâtiments fonctionnels, massive et sans fioriture, offrant des lignes de fuite puissantes et des volumes impressionnants. La lumière dans ces espaces abandonnés est souvent dramatique, créant des puits d'ombres et des zones de clarté brutales, parfaites pour la photographie en noir et blanc ou les contrastes chromatiques. Le détail de l'entrée, avec son encadrement rouge vif et ses vitres taguées, agit comme un portail vers un autre monde, un espace où la loi et l'ordre ont cédé la place au chaos maîtrisé de l'art. Ce site, par sa spécificité régionale et son rôle passé, ancre l'œuvre dans une réalité tangible, transformant le portrait de cette modèle en un dialogue entre sa présence contemporaine et la rémanence du passé auvergnat.
L'Urbex, ou exploration urbaine, n'est pas seulement une pratique de visite de lieux abandonnés ; c'est une véritable philosophie de la photographie, un genre qui célèbre la beauté dans l'imperfection et la décrépitude. En choisissant l'ancienne caserne des CRS, JAYM embrasse l'esthétique du "ruin-porn" dans son acception la plus noble, celle qui vise à documenter et à immortaliser l'histoire avant sa destruction finale ou sa rénovation. L'Urbex offre des textures uniques : la rouille du métal, l'efflorescence du salpêtre sur les murs, la délicate invasion de la végétation. Ces éléments sont des toiles de fond riches qui ne peuvent être reproduites en studio. L'intérêt réside dans le contraste que crée l'artiste en insérant une figure de beauté et de vie, ici Céline, dans un environnement voué à l'entropie. Ce genre photographique interroge la permanence, la mémoire collective et le cycle de la construction et de la démolition. La présence du modèle dans cet environnement hostile ajoute une tension narrative, suggérant une histoire de survie, d'évasion ou de confrontation. Pour le photographe, l'Urbex est le terrain de jeu idéal pour son regard atypique, lui permettant d'éviter les décors conventionnels pour proposer une œuvre qui est à la fois portrait de modèle et témoignage d'un patrimoine oublié.



