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Sous le ciel légèrement voilé de Clermont-Ferrand, le skatepark du stade Philippe Marcombes devient une scène à ciel ouvert, un décor brut où le béton rencontre la couleur. Dans ce lieu conçu pour la vitesse et les figures, une présence féminine se détache : Anaïs. Allongée sur la rampe ou adossée à un mur de tasseaux en bois tagués, elle impose une douceur inattendue au milieu du métal et du bitume. La photographe Jaym, fidèle à son œil durtolois, capte l’essence d’un contraste vivant : la grâce contre l’angle, la chair contre le fer. Chaque cliché semble raconter la collision entre la féminité et la rugosité du monde urbain. Anaïs n’est pas seulement une modèle, elle devient le centre d’un récit visuel, une actrice silencieuse qui interprète la fragilité et la force dans le même souffle.
Ses gestes sont précis, ses postures pleines de retenue, et pourtant une liberté intérieure transparaît dans son regard. Elle semble dialoguer avec le décor, comme si les graffitis derrière elle murmuraient des fragments d’histoires oubliées. L’instant saisi devient une rencontre entre l’art de poser et celui d’habiter un lieu. Ce skatepark, d’ordinaire bruyant, s’assagit le temps d’une prise de vue. L’asphalte devient un miroir du mouvement intérieur. Le photographe, en témoin attentif, joue avec la lumière et les textures, laissant cette modèle écrire sa présence sans mots, avec pour seul langage le corps et l’expression. La ville, pour une fois, regarde en silence.
Il y a dans cette série quelque chose de musical, presque chorégraphique. Chaque image porte une cadence, une pulsation que seule la sincérité du moment peut engendrer. Le rouge du blouson d’Anaïs attire le regard comme une note tenue dans un morceau urbain. Autour d’elle, les murs couverts de graffitis forment une partition chaotique, une toile sur laquelle le photographe trace des accords visuels. La lumière naturelle glisse sur sa peau, révélant les contours d’un corps assumé, pulpeux, harmonieux, ancré dans sa vérité. Rien n’est figé, tout semble respirer. Dans cette danse improvisée, Anaïs joue un rôle qu’elle connaît sans l’avoir appris : celui d’une femme qui habite pleinement l’instant.
Les clichés en noir et blanc révèlent une autre facette, plus intérieure, presque mélancolique. Sans la couleur, il ne reste que le geste, la présence, l’essence du personnage. On sent la transition entre le jeu et la sincérité, entre la pose et la confidence. Le photographe, derrière l’objectif, traduit ce dialogue sans jamais le rompre. Le skatepark, symbole de mouvement, devient paradoxalement un espace d’immobilité choisie, un cadre figé où la vie s’invente autrement. La comédie, que la modèle maîtrise, s’invite discrètement dans chaque regard, chaque inclinaison. Ce n’est pas une simple séance photo : c’est une exploration du réel à travers le corps, une improvisation filmée par la lumière.
Ce que ces images racontent, au-delà de leur beauté visuelle, c’est une rencontre sincère entre deux sensibilités. Anaïs, maghrébine et fière de sa singularité, se tient là sans artifices, assumant la pluralité de ses facettes : modèle, comédienne, muse de passage. Son rapport à la caméra n’est pas celui d’une simple interprète, c’est celui d’une femme qui comprend ce que signifie être regardée. Il y a dans son attitude une sorte de confiance tranquille, comme si elle invitait le spectateur à entrer dans son univers sans défi ni masque. Le photographe, lui, capte la justesse du moment, sans chercher à enjoliver ni à provoquer. Ce réalisme doux, presque poétique, donne à la série une âme rare. Même la mention d’un tournage amateur, celui d’un clip modeste, ajoute une dimension humaine à l’ensemble : derrière les images, il y a des passions locales, des rêves qui s’essaient, des énergies qui se croisent. Le décor de skatepark n’est plus qu’un prétexte : il devient un symbole de liberté, de marginalité créative.
Chaque cliché semble dire que la beauté peut surgir là où on ne l’attend pas, entre une rampe de métal et un mur de béton. Anaïs y incarne l’audace tranquille, la beauté dans le désordre, la poésie dans la rue. Le spectateur, en observant, devient complice de cette sincérité. Et lorsque la série se termine, il reste une impression : celle d’avoir assisté à une scène vraie, capturée avec respect, et illuminée par la simple force d’être soi.







