JAYM  plasticien
Graphiste /Photographe /Vidéaste

C’est dans un lieu inattendu, chargé d’histoire et d’ombres, que Jaym a découvert sa véritable passion pour la photographie. Ce jour-là, il avait convié Aline, une jeune femme à la beauté douce et captivante, à participer à une séance au sein d'un ancien studio du Boulevard Trudaine à Clermont-Ferrand. L'appartement, en pleine rénovation, portait encore les traces du passé : murs patinés, lumière filtrée, atmosphère légèrement mélancolique. Ce décor brut et poétique a servi d’écrin à une rencontre artistique décisive. Dès les premières prises de vue, le photographe a été fasciné par la présence naturelle d’Aline, par la sincérité silencieuse qu’elle dégageait. Sa blondeur faussement dorée attrapait la lumière comme un reflet vivant, tandis que son regard bleu profond semblait raconter une histoire ancienne. L'artiste comprit alors qu’il ne s’agissait pas seulement de photographier, mais de révéler l’essence d’une personne. Cette séance allait marquer un tournant : celle où le photographe s’est senti définitivement artiste photographe.

Le charme d’Aline ne résidait pas dans la mise en scène, mais dans la simplicité de sa vérité. Sa douceur sincère, son port gracieux et sa manière d’habiter l’espace créaient une harmonie presque cinématographique. Sous l’objectif, elle se mouvait avec retenue, laissant transparaître une timidité subtile, loin de toute affectation. Chaque cliché semblait respirer. L’ombre du miroir, la lumière des carreaux fissurés, le grain du mur participaient à une symphonie visuelle où le corps et le décor dialoguaient. Jaym, encore novice avec des modèles vivants à cette époque, découvrait la puissance d’un regard posé, la richesse d’un silence photographié. L’émotion était palpable, réelle, sans filtre. Dans cet univers d’urbex délicat, cette femme apparaissait comme une apparition lumineuse, un soleil d’été adoucissant les teintes froides de la pièce. Le photographe, subjugué, savait qu’il venait de trouver son langage : celui de la lumière et de l’humain. Chaque image devint un fragment de révélation, une empreinte d’émotion pure.

Ce qui fit la force de cette séance, ce fut la complicité silencieuse entre le modèle et Jaym, qui observait avec une curiosité presque tendre cette femme d’une beauté naturelle, au regard mélancolique, à la fois forte et vulnérable. Cette muse, sans le vouloir, lui offrait une leçon d’équilibre : la force tranquille, l’élégance sans artifice, la présence douce mais puissante. Elle semblait comprendre intuitivement ce que cherchait l’artiste. Aucun mot n’était nécessaire ; leurs gestes se répondaient dans un rythme presque chorégraphique. La lumière rasante du studio révélait les contours de son visage, le mouvement de sa robe, la texture de ses cheveux. C’est à cet instant précis que Jaym sentit grandir en lui cette certitude : la photographie serait désormais l'un de ses moyens d’expressions. Aline avait, sans le savoir, transformé un simple essai en déclaration artistique. Elle fut l'inspiration originelle, celle qui fit naître une vocation sincère, guidée par la beauté et la vérité du regard.

Lorsque les dernières images furent capturées, une forme de silence complice s’installa. Le studio en travaux, Boulevard Trudaine, entre ses murs décrépis et ses reflets anciens, semblait avoir retrouvé une âme. Les photographies d’Aline, empreintes d’intensité et de douceur, portaient déjà la signature de Jaym : un mélange d’ombre et de lumière, de retenue et de passion. Cette séance fut plus qu’un souvenir, elle fut une fondation. À travers elle, le photographe comprit qu’il ne s’agissait pas de reproduire la beauté, mais de la révéler avec sincérité. L’image d’Aline, femme accomplie, présence apaisante et rayonnante, resta gravée dans sa mémoire comme une lumière originelle. De cette rencontre fortuite naquit une direction, un souffle créatif, une certitude artistique. Depuis ce jour, chaque séance porte un peu de cette première émotion, celle d’un instant suspendu où tout commence, où le regard d’un photographe s’ouvre enfin sur l’infini humain..